Le bonheur de recevoir du courrier.
Voici un plaisir insoupçonné, lorsque l’on est loin des siens.
Relever son courrier et y trouver une lettre, un colis.
Cette chose palpable, qui a voyagé comme moi.
Le petit miracle que ce colis soit arrivé jusqu’ici, et que mon nom et mon adresse ensemble soit une donnée unique au monde.
Reconnaître l’écriture du destinataire et sentir déjà la chaleur qui en émane.
Faire le trajet du bureau de poste à la maison, le colis, la lettre posés sur le siège passager, et l’impatience d’arriver.
Enfin ouvrir le colis et y découvrir un trésor. Un livre, de la confiture maison, des chaussettes, un pull/un bonnet/des chaussons tricotés main, un saucisson coincé entre deux papiers froissés, du fromage que l’on met vite au frigo.
Recevoir ces cadeaux, c’est comme une accolade réconfortante. C’est un lien tangible entre eux et moi, entre ici et là-bas.
Ouvrir une lettre et déchiffrer l’écriture, lire l’hésitation et les ratures. C’est comme partager un moment avec l’autre, dans un autre espace-temps. Le temps de la lecture, c’est une faille spatio-temporelle qui s’ouvre et se remplit de la présence de celui qui nous écrit.
C’est beau de recevoir du courrier, c’est chaud et tendre, c’est palpitant et surprenant.
Recevoir du courrier, c’est comme recevoir une visite impromptue d’un autre continent.
Ca remplit le coeur et ça sublime la distance.